«L’interdiction de tuer est le seul argument contre l’euthanasie»

Fondation Jérôme Lejeune 1 Marzo 2018

156 députés ont appelé, ce mercredi, dans une tribune du Monde, à légiférer sur l’euthanasie.

Jean Marie Le Méné

Sur Boulevard Voltaire, Jean-Marie Le Méné nous rappelle les arguments des partisans de l’euthanasie et nous explique pourquoi l’argument des soins palliatifs n’est pas une bonne réponse. 156 députés ont signé une tribune dans Le Monde pour appeler à la légalisation de l’euthanasie. Ils citent notamment l’exemple de la loi Veil. Ce raisonnement est-il surprenant ?

Cette tribune est très intéressante, car elle nous transporte quarante ans en arrière. Les auteurs développent les mêmes arguments pour soutenir cette fois leur position pour la légalisation de l’euthanasie.

Le premier argument est celui de la morale. Elle fait pour cela référence à un sondage paru dans La Croix qui montre que 89 % des Français sont favorables à la légalisation de l’euthanasie. La Croix est quand même un journal chrétien. S’il publie ce type de sondage, on peut comprendre que l’obstacle moral est levé. C’est un préalable important.

Le deuxième argument est celui de la justice. Il consiste à dire que seuls les Français aisés peuvent aller à l’étranger pour bénéficier de l’euthanasie qui est interdite en France. Cette situation injuste crée une égalité d’accès à l’euthanasie.

Il y a ensuite l’argument de légalité. Même si c’est un peu contradictoire avec l’argument précédent, on avoue que l’euthanasie se pratique quand même dans les hôpitaux français. Selon les chiffres avancés, entre 2000 et 4000 personnes en phase terminale recevraient cette aide chaque année en France. Les auteurs soutiennent qu’il faut changer la règle pour que cette pratique ne soit plus illégale et donc risquée.

Ils avancent également l’argument de la conscience. Personne ne serait obligé, ni les patients, ni les médecins. On découvre aussi l’argument showbiz. On nous cite Anne Bert, l’écrivain français qui a bénéficié à sa demande de l’euthanasie à l’étranger. Si le showbiz le fait, c’est quand même important, car ça devient populaire.

Et enfin l’argument que vous avez évoqué, massif, historico-symbolique et d’autorité de l’avortement. Comme nous avons été capables de voter le droit à l’avortement, il n’y a aucune raison que nous ne soyons pas capables de voter une loi sur la fin de vie. C’est au fond le même raisonnement et les mêmes arguments, parfois repris mot pour mot, qu’invoqués il y a quarante ans pour l’avortement.

Est-il possible de faire entendre une voix dissonante, alors que l’argumentaire semble implacable?

Ce n’est qu’une proposition de loi. On peut au moins faire crédit au président de la République pour sa parfaite maîtrise de l’agenda politique. La ministre de la Santé a d’ailleurs dit que sur l’euthanasie le gouvernement fera comme il le décidera. Alors, dans la loi de bioéthique ou pas, cela dépendra des intérêts politiques bien compris du gouvernement.

En 2019, il y a aura la campagne pour les Européennes. Je ne pense que le gouvernement s’embarrasse avec des sujets de société qui vont durer. Nul ne sait s’il agira très rapidement avant les Européennes, ou bien après. On peut simplement dire que le monde est prêt à accepter cela aujourd’hui en France, mais aussi que le président n’a pas encore donné son avis sur cette question. Il y a donc encore une incertitude.

Au-delà de cette incertitude, il faut bien sûr répondre à cet argumentaire. La réponse apportée par ceux qui sont contre l’euthanasie est celle des soins palliatifs. Je dis que ce n’est pas le bon niveau de réponse. Le besoin de soins palliatifs est une évidence et tout le monde est d’accord sur ce point, y compris ceux qui sont pour l’euthanasie.

La seule bonne réponse est celle qui consiste à s’opposer à l’acte de donner la mort. Il faut refuser que la société donne à la médecine le droit de délivrer la mort à ses patients. Cela est évidemment parfaitement contradictoire avec la vocation et la pratique de l’art médical. L’interdit de tuer est le seul argument de nature à s’opposer à l’euthanasie. Il n’a pas encore été beaucoup utilisé par les opposants à l’euthanasie, mais ça peut venir.

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Fondation Jérôme Lejeune 1 Marzo 2018

“Il divieto di uccidere è l’unico argomento contro l’eutanasia”

156 deputati questo mercoledì hanno pubblicato su Le Monde un appello per legiferare sull’eutanasia.

Jean Marie Le Méné

Su Boulevard Voltaire, Jean-Marie Le Méné ci ricorda gli argomenti dei sostenitori dell’eutanasia e spiega perché l’argomento delle cure palliative non è una buona risposta. 156 deputati hanno firmato una piattaforma a Le Monde per chiedere la legalizzazione dell’eutanasia. Citano l’esempio della legge sul velo. Questo ragionamento è sorprendente?

Questa piattaforma è molto interessante perché ci porta a quarant’anni indietro. Gli autori sviluppano gli stessi argomenti per sostenere questa volta la loro posizione per la legalizzazione dell’eutanasia.

Il primo argomento è quello della moralità. Fa riferimento a un sondaggio pubblicato su La Croix che mostra come l’89% dei francesi sia a favore della legalizzazione dell’eutanasia. La Croix è ancora un giornale cristiano. Se pubblica questo tipo di sondaggi, si può capire che l’ostacolo morale viene revocato. Questo è un prerequisito importante.

Il secondo argomento è quello della giustizia. Consiste nel dire che solo i benestanti francesi possono andare all’estero per beneficiare dell’eutanasia che è vietata in Francia. Questa situazione ingiusta crea un accesso equo all’eutanasia.

Poi c’è l’argomento della legalità. Sebbene sia un po’ contraddittorio con l’argomento precedente, si ammette che l’eutanasia sia ancora praticata negli ospedali francesi. Secondo i dati, tra 2000 e 4000 persone nella fase terminale riceveranno questo aiuto ogni anno in Francia. Gli autori sostengono che la regola deve essere modificata in modo che questa pratica non sia più illegale e quindi rischiosa.

Avanzano anche l’argomento della coscienza. Nessuno sarebbe obbligato, né i pazienti né i medici. Scopriamo anche l’argomento dello spettacolo. Abbiamo citato Anne Bert, lo scrittore francese che ha beneficiato della sua richiesta di eutanasia all’estero. Se lo spettacolo lo fa, è ancora importante, perché sta diventando popolare.

E infine l’argomento che lei ha menzionato, massiccio, storico-simbolico e autorità dell’aborto. Dato che siamo stati in grado di votare per il diritto all’aborto, non c’è motivo per cui non siamo in grado di votare sulla legislazione sul fine vita. È fondamentalmente lo stesso ragionamento e gli stessi argomenti, a volte presi parola per parola, che sono stati invocati quarant’anni fa per l’aborto.

È possibile suonare una voce dissonante, mentre l’argomento sembra implacabile?

Questo è solo un conto. Possiamo almeno dare credito al Presidente della Repubblica per la sua perfetta padronanza dell’agenda politica. Il ministro della salute ha detto che sull’eutanasia il governo farà come decide. Quindi, nella legge sulla bioetica o no, dipenderà dai ben noti interessi politici del governo.

Nel 2019, ci sarà la campagna per gli europei. Non penso che il governo si preoccupi delle questioni sociali che dureranno. Nessuno sa se agirà molto rapidamente prima degli europei, o dopo. Possiamo semplicemente dire che il mondo è pronto ad accettare questo oggi in Francia, ma anche che il presidente non ha ancora dato il suo parere su questo tema. Quindi c’è ancora un po ‘di incertezza.

Al di là di questa incertezza, dobbiamo ovviamente rispondere a questa argomentazione. La risposta di coloro contro l’eutanasia sono le cure palliative. Dico che non è il giusto livello di risposta. Il bisogno di cure palliative è ovvio e tutti sono d’accordo su questo punto, compresi quelli che sono a favore dell’eutanasia.

L’unica buona risposta è opporsi all’atto di uccidere. Deve essere negato che la società dia alla medicina il diritto di consegnare la morte ai suoi pazienti. Questo è ovviamente perfettamente in contraddizione con la vocazione e la pratica dell’arte medica. Il divieto di uccidere è l’unico argomento per opporsi all’eutanasia. Non è stato usato molto dagli oppositori dell’eutanasia, ma può venire.

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